• L'OEUVRE DE DOMINIQUE ROLIN 6

    II. 1 L'autofiction.

    L'ambiguïté du récit, au sens ‘récit romanesque', est une caractéristique de l'écriture rolinienne que nous ne pouvons pas ignorer. En effet, il est bien souvent difficile de déterminer ce qui appartient à la fiction pure et ce qui pourrait relever de la stricte autobiographie. L'autofiction sera pour nous le moyen de lever cette ambiguïté.

     

    Le roman traditionnel, susceptible d'être ‘une œuvre d'imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures', se réalise sous tant de formes qu'il est difficile de le définir de manière aussi radicale. Cela posé, malgré tous les aspects qu'il peut prendre, le roman doit toujours être une fiction. Cependant, à la lecture des ouvrages de Dominique Rolin, nous pouvons être désorientés. Sommes-nous véritablement en présence de romans, comme cela est indiqué sous les titres des ouvrages en couverture ? Souvent la fiction semble disparaître car enfin, lorsque nous lisons :

     

    « ... Jean Rolin, mon jeune et beau papa, introduisant sa tête sous l'arceau volanté de plumetis pour se rapprocher du bébé... » [1]

    ou encore

     

    « ... il veut m'aider à terminer ce livre. » [2]

    « Voyons Dominique, pourquoi t'obstines-tu à t'imaginer ailleurs... » [3]

    « Vu sous cet angle, L'accoudoir sera-t-il un vrai roman ? » [4]

    nous sommes en droit de nous demander si nous parcourons un roman, une autobiographie ou un journal intime. Il y a une réelle ambiguïté. Jean Rolin est, comme dans le roman, le père de Dominique dans la réalité. L'intervention ‘Voyons Dominique' est celle de l'auteur qui supplante le narrateur. L'auteur est-il donc le narrateur ? Et dans l'exemple de l'Accoudoir, le narrateur-auteur pose lui-même la question du statut romanesque du livre qu'il est en train d'écrire.

     

    Nous verrons dans un premier temps comment la relation entre l'auteur et ses narrateurs permet de remettre en cause le statut de fiction des romans roliniens. Puis, dans un deuxième temps, nous nous poserons la question : s'agit-il d'autobiographie ou de roman ? Et enfin, nous montrerons jusqu'où se prolonge, s'insinue, cette ambiguïté et comment elle est un moyen pour Dominique Rolin de s'affranchir des contraintes narratives.

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    II. 1. 1. L'identification narrateur / auteur.

     

     

    Dans la première phase d'écriture de Dominique Rolin, les règles de la fiction romanesque semblent respectées. Nous nous attarderons tout de même sur cette période afin de mettre en évidence, dans les ouvrages suivants, cette difficulté à saisir, à partir du Lit en 1960, la séparation entre auteur et narrateur, séparation qui conditionne le statut fictionnel d'un récit. Rappelons-nous les définitions, en littérature, des termes ‘narrateur' et ‘auteur' afin de bien montrer la démarcation entre ces deux ‘êtres' qu'on ne peut confondre lors de l'étude d'un texte. L'auteur c'est ‘l'écrivain, celui qui produit le texte'. Il a un nom et un état civil, c'est un personnage réel qui peut parfois prendre un pseudonyme pour signer ses romans, c'est celui qui réalise l'écriture. Le narrateur c'est celui ‘qui fait un récit, qui raconte'. Dans un ouvrage écrit, le narrateur appartient au texte. Hors de ce dernier c'est un personnage qui n'a pas d'existence, tandis que l'auteur existe indépendamment de ses textes.

     

    Dans les ouvrages de la première phase d'écriture, que nous avons intitulée la tradition romanesque, il n'y a pas vraiment d'ambiguïté entre auteur et narrateur mais souvent une implication perceptible de l'auteur dans sa narration. Dans Les Marais, nous constatons que, déjà, la réalité de l'auteur fait son entrée dans la fiction du récit relatant la mort de la petite Barbe. La narration de cette mort est motivée par le décès, bien réel, de Marie-Jeanne, fille d'Antoinette, la servante des Rolin, victime de la coqueluche à l'âge de deux ans et demi. Certes la mort de Barbe (personnage de fiction) n'est pas celle de Marie-Jeanne (personnage ayant existé dans la réalité et l'entourage de l'auteur) Mais cette mort (celle de Marie-Jeanne), la première vécue par l'auteur, a été, selon ses propres paroles, « le premier vrai drame de ma vie » [5]. Dans l'ouvrage suivant, Anne la bien-aimée, la mort du jeune enfant est encore relatée. Bertram, le fils d'Anne Matthias, lui aussi atteint par la maladie, fait à nouveau référence à la mort de Marie-Jeanne. Le prénom change dans les romans, Bertram n'est pas Marie-Jeanne, mais cela n'empêche que la mort de l'enfant, l'expérience vécue, quel que soit le prénom donné dans un roman, a bien été vécue par l'auteur. On la retrouve aussi dans Le Souffle avec la mort du jeune Baptiste. Ce fait « réel » vécu par l'auteur se retrouve ainsi interprété en fiction dans le récit du narrateur.[6]

     

    Dans ces premiers romans il n'y a donc pas de confusion possible entre auteur et narrateur. Cependant, pour le lecteur qui connaît en partie la vie de Dominique Rolin, des ressemblances étranges avec la réalité vécue par l'auteur se manifestent, ici et là, au fil du récit fictif. Ces ressemblances dévoilent déjà chez l'auteur une volonté certaine d'implication dans le récit. On note ainsi la présence de décors qui lui sont chers, tels les marais de Genk, décrits dans son premier roman et qui seront le théâtre de l'action dans Moi qui ne suis qu'amour [7]. Aussi la forêt de Soignes, qui, après avoir bercé son enfance, va faire l'objet de nombreuses descriptions et plus particulièrement dans Le Gardien.

     

    Auteur et narrateur ne sont pas confondus dans cette première phase. Seule une certaine connaissance de la vie de l'auteur peut alors permettre au lecteur averti de déceler ces incursions de la réalité dans la narration romanesque. Donc, puisqu'il n'y a pas de confusion évidente, nous pourrions dire que ces romans sont de vrais romans et que la question ‘réalité ou fiction' ne semble pas avoir lieu d'être, faute de pertinence.

     

    Chaque ouvrage de Dominique Rolin, depuis Les Marais, met en scène des personnages au sein d'une famille. Cependant, la composition de cette famille n'est jamais identique d'un roman à l'autre. Il n'y a aucun indice permettant au lecteur de deviner un quelconque rapport entre auteur et narrateur. Sur les neuf œuvres de cette première phase, six ont un narrateur omniscient et trois seulement ont une focalisation interne. De surcroît, dans Le Gardien, le narrateur est un homme. La question de son identité ne se pose donc pas. Dominique Rolin, à l'occasion d'une interview pour la réédition du Gardien dans la collection Le Cercle du bibliophile, dit en 1966 :

     

    « Le souvenir des maisons de mon enfance est resté obsédant. Chaque fois que j'écris un livre, je les reconstruis chacune par fragments isolés ou entièrement, réelle ou transposée. »

     

    Ces deux phrases montrent bien que les romans de l'auteur sont alors des fictions dans lesquelles nous retrouvons des fragments de réalité. Il n'y a donc, dans cette première phase d'écriture, rien qui nous permette de remettre en cause le statut fictionnel de ces ouvrages.

     

    Dans Le Lit, ces fragments sont de plus en plus nombreux et l'investissement de l'auteur, en tant que personnage dans la narration, va se faire de plus en plus présent. Le Lit est le récit des derniers instants de l'être aimé par la narratrice. Elle y dévoile son amour, ses doutes, ses craintes, sa tristesse mais aussi son désir absolu de vie. Dans ce roman, l'être aimé, sculpteur, se prénomme Martin, il est gravement malade. Les gestes, les attitudes, les expressions et l'état d'esprit de Martin ressemblent très fortement aux traits caractéristiques qu'avait le mari de l'auteur. L'ouvrage est dédié à Bernard, la maison que le couple romanesque habite est l'exacte réplique de celle dans laquelle vivait le couple réel [8] : « . Le chien se prénomme Ben dans le roman tout comme dans la réalité. L'auteur fait le récit d'un drame vécu : la mort, des suites d'un cancer, de Bernard Milleret. Le statut fictionnel de la narration est simplement tenu par les pseudonymes que portent les personnages. Ces pseudonymes distinguent la fiction de la réalité. Éva et Martin sont des personnages, Dominique et Bernard des individus.

     

    Dans Le For intérieur, avec le décès de Piti, c'est le thème de la mort d'un très jeune enfant que nous retrouvons (Les Marais, Anne la bien-aimée, Le Souffle) ainsi que le décor des marais de Genk.

     

    « Un nuage noir occupe entièrement le ciel. Seule la surface des Marais reste grise, presque blanchâtre, comme si le jour s'y levait. » [9]

    La présence de l'auteur au sein de la narration y est de plus en plus avouée. Effectivement, l'implication psychologique de la narratrice, les révélations de ses pensées sont telles qu'il est difficile pour le lecteur, même s'il s'agit d'un effet de lecture, compte tenu de la capacité d'introspection de la narratrice, de ne pas faire l'amalgame entre elle et l'auteur. Le For intérieur se révèle comme une apologie du ‘moi'.

     

    « Sous mes pas, sous la profondeur du tapis comprimé par mes pas, le parquet grince : bruit montant à travers la salle frappée de stupeur. Lotti, Léo, Dosia et Moi. Alex, Claire et moi. Moi et les autres, tous les autres, vieux et jeunes, là, me faisant face de l'autre côté de la table me séparant d'eux, installant entre eux et moi un mur horizontal. » [10]

     

    « Tout s'organise, développé dans un présent d'éternité, autour d'un centre unique : moi. » [11]

     

    À partir de cet ouvrage, et dans presque tous ceux qui suivront, nous nous trouvons dans la littérature du ‘moi' même si la part de fiction est toujours présente. Nous assistons à la réflexion psychologique du narrateur sur sa propre vie, à la fois spirituelle et physiologique. À propos de cette littérature, Jacques Lecarme dans L'Autobiographie pose le problème : « la littérature du moi relève-t-elle de la certitude intime ou de la poétique des genres ? » [12]. L'introspection, le monde onirique dans lequel nous emmène la narratrice seraient-ils seulement des procédés stylistiques utilisés par l'auteur ou réellement un besoin d'expression sincère de ce dernier, un exutoire ? Parce que, si tel est le cas, peut-on toujours parler de fiction ?

     

    En regardant la composition de la famille dans La Maison la forêt nous trouvons de troublantes ressemblances avec la réalité, démasquée, de la vie familiale de l'auteur. Le père, Lui, se prénomme Jan [13] (Jean en flamand) tout comme le père de Dominique Rolin, Jean Rolin. Elle et Lui ont deux filles Do et Fa (diminutifs pour Dominique et sa sœur Françoise Rolin) et un fils, , qui dans le récit est pilote d'avions (tout comme Denys Rolin). Le couple, Elle et Lui, passe ses vacances avec ses trois enfants dans un endroit où l' « on y voit les marais à G. » [14]. Nous retrouvons là les marais de Genk, lieu de vacances des Rolin dans les années Vingt.

     

    La Maison la forêt met en scène deux narrateurs omniscients, chacun s'appropriant un chapitre pour s'exprimer. Ils semblent être les parents de Dominique Rolin et l'ouvrage nous donne une sorte de journal intime du couple Esther / Jean. L'auteur joue sur le champ du réel et sur celui de la fiction. Il brouille les pistes en laissant des sous-entendus de réalité : Do mais pas Dominique, Fa mais pas Françoise, G. mais pas Genk, Ré et pas Denys mais peut-être Xavier, neveu de l'auteur qui lui aussi était pilote ! La Maison la forêt n'en reste pas moins une réelle fiction, les narrateurs ne sont pas Dominique Rolin mais ses parents... Nous pourrions alors parler d'autobiographie apocryphe. L'auteur ferait croire à ses lecteurs qu'il s'agit de sa vraie vie alors qu'en réalité, la Dominique Rolin des romans ne serait pas la Dominique Rolin écrivant. Ce serait juste un mode de rédaction destiné à perdre encore davantage le lecteur dans la fiction puisque ce dernier, croyant être dans la réalité en lisant, ne serait que dans une réalité virtuelle, montée de toutes pièces par un auteur qui se mettrait en scène dans le monde romanesque. Cela ne serait pas si étonnant puisque, d'une manière plus avérée, nous retrouvons quelques années plus tard une autobiographie apocryphe, mais avouée dans ce cas, avec L'Enragé. [15] L'auteur y met en scène à la première personne du singulier, la vie du peintre Brueghel l'Ancien. Il n'y a que très peu d'éléments sûrs concernant la vie du peintre qui serait né entre 1525 et 1530 [16]. Le Livre des peintres (Schilder-Boeck) de Carel van Mander, publié en 1604 à Harlem (Pays-Bas) est la seule source importante relative à la vie de Brueghel. Il serait originaire de Breda, non loin de Liège, tout comme le héros de L'Enragé. Nous n'allons pas faire un tableau récapitulatif des correspondances entre le peintre du roman de Dominique Rolin et la vie de Brueghel telle que nous la connaissons aujourd'hui. Elles sont très nombreuses : presque tous les éléments biographiques y sont mentionnés. Et l'auteur, pour combler les manques de précisions sur la vie historique du peintre, n'hésite pas à les inventer. Le faisant mourir « à l'âge de quarante-cinq ans » [17] en 1569, l'auteur décide que Brueghel est né en 1524 (on sait que le peintre s'est marié en 1563 à l'âge de 41 ans et qu'il est bien mort en 1569). Il est donc mort à quarante-sept ans et non quarante-cinq... D'autre part personne ne sait comment est née la vocation du peintre et c'est Dominique Rolin qui crée le moment ou enfant, le peintre entendait une voix lui dire « tu dois [...] sans discussion » [18] À plusieurs autres moments l'auteur invente la vie du peintre comme le spectacle de son village détruit par exemple.

     

    À l'instar du For intérieur, Maintenant est un roman dans lequel narrateur et auteur se superposent lors d'une introspection psychologique, le roman étant la scène où se déroule l'action. L'auteur, simultanément à sa narration décrit son acte d'écriture :

     

    « Ensemble enfin, l'une sur le mur transparent de l'air, l'autre sur le papier, l'une verticalement et l'autre horizontalement, elles achèvent leur commune histoire en écrivant le mot fin. » [19]

    Comme dans La Maison la forêt, il y a deux personnages principaux : l'un est l'auteur et l'autre la narratrice. L'ouvrage débute par une demande de la narratrice à son auteur :

     

    « Parlez-moi de vous : la phrase revient souvent dans vos lettres. J'essaie d'imaginer l'instant où vous projetez de l'écrire ; premier suspens avant que la plume touche la page, second suspens après. » [20]

    Les deux acteurs du roman évoluent dans l'instant présent en même temps que se déroule la narration. L'ambiguïté de l'existence de la narratrice, libérée de l'auteur, est semblable à la possibilité de plusieurs Moi dans un même corps. L'auteur serait un Moi de Dominique Rolin et la narratrice en serait un autre. Comme le note Jacques Lecarme dans son ouvrage, « la personnalité, comme la personne, comme le personnage, est une notion peu rigoureuse et fort mobile. » [21] Cela confirme l'ambiguïté régnant entre la personne et le personnage, entre auteur et narrateur... Alors que chaque entité romanesque tient bien sa place dans les ouvrages académiques, ici le lecteur peut avoir des difficultés à déterminer la part exacte de la fiction.

     

    L'auteur va se dévoiler, pour la première fois, comme étant la narratrice dans Les Éclairs. Nous pouvons y lire à la page 15 :

     

    « ... en mars dernier je prends un soir la décision de ranger le manuscrit du Corps devenu inutile puisque le volume se fabrique au fond d'une imprimerie. »

    La mention faite de l'ouvrage Le Corps par la narratrice peut ‘trahir' l'auteur. La narratrice, tout comme l'auteur, est créatrice de ce roman. C'est donc bien Dominique Rolin qui écrit que le manuscrit est « devenu inutile ». Ou alors, il s'agit d'un jeu destiné à ‘divertir' le lecteur. À cette question de la dualité auteur / narrateur, la narratrice nous donne ici un élément de réponse :

     

    « Nous pressentons alors que notre nous va se diviser en deux je. [...] Ainsi nous allons accéder ensemble à notre voie privée où les mots nous attendent.

    Les mots.

    Nous nous dirigeons vers l'étendue des mots, mots de pierre, mots de ciel, mots de mer. » [22]

    Les mots du roman semblent réaliser la jonction entre les deux personnages. Ainsi la part de métatexte traduit une forte volonté d'analyse, au sens psychanalytique, de l'auteur :

     

    « Je néglige le texte pour m'attarder aux illustrations dans lesquelles je peux pénétrer... » [23]

     

    ou encore

     

    « Tandis que j'avance dans l'épaisseur du texte, l'angoisse me fait lâcher prise. » [24]

    L'auteur semble ne pouvoir s'empêcher de faire intervenir son instant présent au fil de la composition romanesque.

     

    Comme dans les trois précédents ouvrages, nous trouvons de nombreuses références, au sein de la narration, à la réalité de Dominique Rolin, par exemple dans ce passage où la narratrice fait état des morts qui lui étaient chers :

     

    « Je les compte en remontant en sens inverse : ma mère, il y a cinq ans ; G. R. il y a onze ans ; M. il y a treize ans ; l'homme assassiné à l'angle d'une rue il y a vingt-cinq ans ; la petite fille aux boutons de marcassite il y a trente-cinq ans. » [25]

     

    Au moment où l'auteur écrit ces pages nous sommes en 1970 et ces morts correspondent respectivement à celles d'Esther Rolin (1965), Germaine Richier (1959), Bernard Milleret (1957), Robert Denoël (1945) et la petite Marie-Jeanne, fille de la servante des Rolin (1934).

     

    Les Éclairs figure un théâtre dans lequel l'auteur et le narrateur livrent leurs angoisses concernant l'écriture pour l'un, les souvenirs et l'enfance pour l'autre. La nécessaire reconstruction du passé pour la narratrice est alors le moyen de construire le roman pour l'auteur. Mais nous y reviendrons plus en détail dans la partie de la présente étude, L'assimilation du narrateur, facteur de liberté.

     

    Et pour montrer la relation étroite qui lie auteur et narrateur dans Les Éclairs nous pouvons citer ce passage étonnant dans lequel le lecteur trouve même l'annonce du roman suivant de Dominique Rolin :

     

    « D'où le naturel de sa réflexion après avoir lu la dernière lettre du vieil homme. » [26]

    Objectif avoué du projet d'écriture de la part de l'auteur ou simple coïncidence ? La « lettre au vieil homme » sera le titre de la publication suivante. Il est difficile de donner une réponse mais il nous apparaît qu'il y a très peu de place pour le hasard dans l'œuvre de Dominique Rolin. Cependant, on constatera que Lettre au vieil homme s'inscrit tout à fait dans la continuité des Éclairs. La narratrice, ayant fait appel à ses souvenirs marquants, passe à l'étude de l'instant présent, et plus particulièrement à sa relation avec son père. Le lecteur est alors plongé dans un discours direct. La narratrice prend les devants et embarque le lecteur, apostrophé, avec elle dans l'analyse :

     

    « Remarque bien : il est urgent que je te parle car nous n'avons plus à notre disposition, avant d'en terminer avec nous-mêmes, qu'un nombre restreint d'années, de mois peut-être. » [27]

    Les références à la réalité de l'auteur parsèment l'ouvrage, tout en les cachant un peu, comme pour justifier la fictionnalité du récit. L'auteur tient vraisemblablement au statut de ‘roman' et préfère être libre d'inventer, si l'envie lui prend, et de ne pas être tenu à une obligation de ‘vérité' qui est propre à l'autobiographie. La narratrice évoque la maison de B. (Boitsfort), son père « jean » [28], D. son frère, F. sa sœur, les marais de G., et son admiration pour Franz Kafka [29].

     

    Les rappels biographiques sont présents dans Deux. Le lecteur y retrouve une double narration semblable à celle de La Maison la forêt. Un et Deux sont les narrateurs qui échangent leurs différentes visions, chacun possédant, alternativement, l'espace d'un chapitre pour s'exprimer. Les repères biographiques de l'auteur sont identiques à ceux des précédents romans. La publication de Dulle Griet n'apportera pas non plus de grands changements : discours direct à la première personne du singulier, les personnages, les lieux, sont là aussi évoqués par des initiales (semblables à celles des précédents ouvrages, G., Fa, D. etc.) Il s'agit d'une introspection du narrateur. Pourtant, le lecteur sera surpris en lisant la quatrième de couverture de l'ouvrage lors de sa publication en 1977 :

     

    « La Dulle Griet (Margot l'enragée) de Brueghel sert de support à la narratrice du roman, Dominique Rolin elle-même. »

    L'auteur de cette phrase a tranché ! La narratrice dans ce roman est Dominique Rolin ! Pour lui il s'agit donc d'un texte autobiographique. Est-ce si sûr ? Malgré l'importance du métatexte et des correspondances entre la réalité de l'auteur et les dires de la narratrice, nous ne pouvons pas accepter une telle affirmation. Si l'autobiographie est une ‘biographie de l'auteur faite par lui-même' cela signifie que, pour qu'un ouvrage soit autobiographique, l'auteur doit le revendiquer [30]. Or à aucun moment l'auteur dans Dulle Griet ne déclare : Moi, Dominique Rolin, je raconte ma vie. De plus sous le titre de la couverture de l'ouvrage, l'appellation « roman » est précisée. Même si le lecteur sent bien qu'il y a forcément un lien entre l'auteur et la narratrice il ne peut en aucun cas affirmer que la narratrice EST l'auteur. Si l'auteur ne se dévoile pas c'est sans aucun doute pour confirmer qu'il s'agit bien d'une fiction. Dans le cas contraire, pourquoi donc l'auteur ne revendiquerait-il pas son nom et celui de tous les personnages, les endroits où se déroule l'histoire de ses souvenirs ? Les noms propres restent des initiales et c'est en cela que l'on peut parler ici d'ambiguïté. Dominique Rolin installe une sorte de flou artistique afin de jouer avec son lecteur. Elle se dévoile puis se cache, puis se dévoile... Cela crée une sorte d'intrigue supplémentaire qui va au-delà du récit lui-même. Le lecteur cherche alors, avec curiosité, s'il peut glaner quelques informations pittoresques. Ainsi, lorsque Jacques Lecarme dans l'Autobiographie [31] pose la question, « La littérature du moi relève-t-elle de la certitude intime ou de la poétique ? », nous pouvons répondre, à propos de Dulle Griet et des ouvrages de la deuxième phase d'écriture (l'exploration Nouveau Roman) parus auparavant, en disant qu'il s'agit pour le moment de poétique. Car c'est bien un effet que cherche l'auteur, il tient à intriguer, interpeller le lecteur et se sert de son « je » comme d'un procédé stylistique.

     

    L'Infini chez soi confirme ce désir esthétique de l'auteur. La narratrice y réalise la biographie de ses parents, allant même jusqu'à en donner les patronymes complets :

     

    « Tu me raccompagnes rue Jacob, propose alors Jean Rolin, et tu me fais un café bien brûlant. Esther Cladel est brisée par un accès de gaieté nerveuse. » [32]

     

    La narratrice, pour la première fois, ne cache plus sa famille derrière des initiales comme dans les œuvres précédentes. Elle affirme je suis la fille d'Esther et Jean Rolin. La narratrice dévoile son identité : elle est identique à celle de l'auteur.

     

    « Elle pressent que son image, dessertie du présent, appartient d'avance à l'époque où elle-même, Esther, ne sera plus sous la terre qu'une poignée d'os. Moi sa fille j'ose écrire cela en toute certitude. » [33]

    « C'est sorti du fond du miroir de la coiffeuse et -simultanément- du fond de moi Dominique Rolin en train d'écrire ce qui précède. » [34]

     

    La fiction semble alors délaissée au profit de la réalité. La narratrice confirme, par le biais de sa famille et de son identité, qu'elle est l'auteur. Et là nous pouvons dire qu'il s'agit d'autobiographie. Pourtant Dominique Rolin continue à surprendre le lecteur en brouillant les pistes. Esther Cladel est aussi narratrice du roman. Il y a donc deux narratrices, l'une, Dominique Rolin qui écrit :

     

    « À Paris, en 1911, soit deux ans avant ma naissance » [35]

    « On dirait que c'est moi, Dominique, qui me prépare à les engendrer. » [36]

     

    et l'autre, Esther Rolin-Cladel

     

    « Je me nomme Esther Pierrine Rolin-Cladel. Papa me disait souvent que j'étais sa pierre précieuse. » [37]

    Ce changement d'identité de la narratrice confirme au lecteur qu'il se trouve dans une fiction et qu'il y a chez l'auteur un désir esthétique plus important qu'une « certitude intime ». Philippe Lejeune, dans Le Pacte autobiographique [38], définit dans l'espace romanesque ce qu'il nomme « l'espace autobiographique ». Cet espace « impliquerait dans l'œuvre de tel ou tel auteur des interférences entre l'autobiographie et le roman de sorte qu'on lirait sur le mode autobiographique des fictions avouées » [39]. En ce sens L'Infini chez soi est un « espace autobiographique ». Puisqu'il s'agit avant tout d'une fiction avouée. D'une part, parce que l'auteur choisit d'intituler cet ouvrage (comme la presque totalité de son œuvre) roman et d'autre part, parce que seule la fiction peut permettre à un individu de narrer sa propre naissance à la première personne du présent de l'indicatif.

     

    « Esther Rolin-Cladel ose enfin lever les yeux vers le paquet replié qu'on achève de séparer d'elle, qu'on allonge et qu'on emmaillote. Tout se passe à ce moment comme si mon début et ma fin cherchaient un moment à se toucher. Je cesse d'être un œuf, je sais que je mourrai un jour, donc je n'ai pas du tout envie de vivre. » [40]

    Dans Le Gâteau des morts la narratrice continue à affirmer son identité :

     

    « ‘Madame Rolin a soif ?' lance à la cantonade l'infirmière qui a compris que je désirais du vin » [41]

    ainsi que dans La Voyageuse :

     

    « Moi qui me suis nommée Dominique Rolin durant presque un siècle, je refuse de me conformer à l'effondrement universel. » [42]

    Dans les romans suivants (L'Enfant-roi, Trente d'amour fou, Vingt chambres d'hôtel, Deux femmes un soir) la narratrice cache à nouveau son identité. Il s'agit toujours d'exploration de sa mémoire, d'amour, de crise de la cellule familiale mais dont les héros n'ont même plus les initiales de personnages réels. Dans l'Enfant-roi le narrateur, Ariel, est né le 14 juin (l'auteur le 22 mai) et porte le nom de famille « B. ».[43] Dans Trente ans d'amour fou la narratrice n'a pas d'identité. Elle est amoureuse de Jim et les autres personnages se prénomment Youri, Francesca, Harold Moor [44]. Dans Vingt chambres d'hôtel c'est UN narrateur qui entreprend le récit, il se prénomme Klaus Van Zeel est banquier et a quarante-quatre ans [45]. Et enfin, dans Deux femmes un soir, il s'agit de deux narratrices (nous retrouvons là une forme de composition chère à l'auteur) qui se partagent le récit, Constance, la mère, et Shadow, la fille.

     

    C'est avec Le Jardin d'agrément que réapparaît la narratrice Dominique Rolin.

     

    « Il n'y a plus d'issue pour Domi. [...] Esther m'a tirée du lit et m'emporte dans la chambre où Jean dort à poings fermés. Elle me serre contre elle avec passion mais elle souffre le martyre à cause des abcès lui rongeant les seins, ah, elle allaite encore Denys pourtant âgé de trois ans. » [46]

     

    Puis le lecteur la retrouve dans L'Accoudoir :

     

    « Voyons, Dominique, pourquoi t'obstines-tu ? » [47]

    et enfin, toujours présente dans La Rénovation :

     

    « [...] je lui soumets aussitôt mon dossier impôts avec une certaine fierté, la citoyenne Rolin est honnête jusqu'à la moelle. » [48]

    Dominique Rolin fait-elle le récit de sa propre existence ? Voici la définition bien connue de l'autobiographie que donne Philippe Lejeune dans L'Autobiographie en France [49] : « Nous appelons autobiographie le récit rétrospectif en prose que quelqu'un fait de sa propre existence, quand il met l'accent principal sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité. » Pour affirmer que les ouvrages roliniens ne sont pas que de simples autobiographies, il faudrait être certain que l'auteur ne fait pas le récit rétrospectif de sa propre existence. Dans le Gâteau des morts, la narratrice décrit ses derniers instants de vie. Elle se projette dans le futur et imagine ses derniers battements de cœur. C'est alors une anticipation et pas une rétrospective. Cet ouvrage n'est donc pas une autobiographie ; il en va de même pour L'Infini chez soi, La Maison la forêt, Deux, Deux femmes un soir, dans lesquels Dominique Rolin n'est pas la narratrice mais sa propre mère, son père, sa fille... Les romans roliniens semblent avoir une dimension supplémentaire qui leur permet d'aller au-delà de la propre existence de l'auteur.

     

     

    II. 1. 2. Entre autobiographie et fiction : l'autofiction.

     

     

    « J'en ai soudain par-dessus la tête de mon je. Depuis combien de siècles y suis-je enchaînée ? Les flèches du je ont petit à petit empoisonné mon système nerveux. [...] Au panier mes brouillons d'autobiographies farceuses. Offrons-nous du romantisme abject, une réalité bien en chair. » [50]

     

    Comme nous l'avons vu dans la précédente partie, une ambiguïté règne dans l'œuvre rolinienne quant aux statuts respectifs de l'auteur et du narrateur. L'auteur joue en se dévoilant à certains moments, comme personne réelle, et en se cachant à d'autres. Pour Jacques Lecarme, l'inventeur de l'autobiographie est Jean-Jacques Rousseau avec Les Confessions. Il est le premier à laïciser le modèle de l'autobiographie (qui correspond à l'autobiographie telle que nous l'entendons aujourd'hui), c'est-à-dire « le plus court chemin de soi à soi » [51] sans passer par Dieu. Malgré tout, Jean-Jacques Rousseau, dans son préambule au manuscrit de Neuchâtel, affirme :

     

    « Nul ne peut écrire la vie d'un homme que lui-même. Sa manière d'être intérieure, sa véritable vie n'est connue que de lui : mais en écrivant, il la déguise ; sous le nom de sa vie, il fait son apologie ; il se montre comme il veut être vu, mais point du tout comme il est. » [52]

    Il ne veut pas croire en la possibilité d'une autobiographie sincère et objective. L'auteur ne se dévoilant pas comme il est réellement mais comme il aimerait être vu, elle revêt forcément un caractère fictif.

     

    Il est probable que dans les romans roliniens, où apparaît la narratrice Dominique Rolin, l'auteur réalise son récit sur le mode autobiographique, sorte de moyen permettant d'une part (nous l'avons noté plus haut), d'intriguer le lecteur, d'autre part de lui permettre de s'identifier plus facilement à la narratrice. Nous ne pouvons qualifier ces ouvrages d'autobiographie puisque l'auteur revendique la fiction romanesque. Naguère encore, lors d'une intervention de Bernard Pivot, sur le plateau de Bouillon de culture, à propos de Journal amoureux Dominique Rolin a répondu à la question de l'autobiographie : « ce n'est pas moi, mais une autre Dominique » [53]. Cette contradiction révèle un désir d'analyse tendant à identifier tous les ‘visages' de la personne ou du personnage Dominique Rolin.

     

    Le titre du roman Journal amoureux, semble indiquer que cet ouvrage est un journal intime (l'adjectif amoureux donne à penser qu'il s'agit là d'intimité). Mais le titre n'est pas obligatoirement le reflet du contenu de l'ouvrage : il n'est qu'un titre, choisi par l'auteur et qui peut être sujet à diversions destinées à intriguer le lecteur... Mais, communément, le titre donne au lecteur une part, avant la lecture de l'ouvrage, du sujet ou du contenu. Mettons-nous dans la position du lecteur X qui cherche dans une librairie un nouveau roman à lire. Il voit le titre Journal amoureux. Il s'attend à lire un journal, un journal intime. Le journal intime n'est pas strictement un acte autobiographique. Il doit rendre compte d'un jour après l'autre mais pas d'une vie complète telle l'autobiographie. Il suppose que le scripteur ne se corrige pas et qu'il n'ait pas de contraintes concernant le volume produit. Comme le précise Jacques Lecarme dans son ouvrage, ce sera par l'intégralité d'un journal et après le décès de son rédacteur que la lecture va en devenir autobiographique. Le journal intime occupe donc une place non négligeable aux côtés de l'autobiographie. [54] La narratrice de Journal amoureux est Dominique Rolin. Elle ne se dévoile pas en se nommant en tant que narratrice, mais nous retrouvons les indices chers à l'auteur sur sa réalité. Il y a le père et la mère (Jean et Esther Rolin), le chien Ben et Martin (Bernard Milleret) et à ceux-ci s'ajoute le jeu de la narratrice qui donne à penser au lecteur qu'elle est l'auteur.

     

    « - Journal amoureux, que penses-tu de ce titre pour ton prochain livre ? dit Jim le lendemain matin en me quittant. » [55]

     

    Dominique Rolin intitule Journal amoureux ‘roman'. Voilà une contradiction du type ‘c'est moi et ce n'est pas moi'. Le journal intime n'est pas supposé être une fiction, surtout lorsque le narrateur fait tout pour être considéré par le lecteur comme étant le scripteur / auteur. Pourtant, ce dernier tient particulièrement au statut fictionnel de son journal puisqu'il précise sur la couverture de l'ouvrage qu'il s'agit d'un roman, alors que seul le titre, Journal amoureux, pouvait suffire à déterminer le type d'ouvrage. Car enfin, un journal n'est pas un roman, un recueil de nouvelles ou de poèmes n'est pas une pièce de théâtre et des mémoires ne sont pas des romans noirs. Alors pourquoi l'auteur décide-t-il cette contradiction du journal romanesque ? A-t-il peur d'assumer l'autobiographie ? Est-ce un vrai journal, une vraie autobiographie ? Vraisemblablement pas puisqu'il décide d'appliquer l'appellation ‘roman' à son ouvrage. Même si l'un des rôles de la critique littéraire est d'aller parfois au-delà des intentions de l'auteur, il nous semblerait aberrant d'oser remettre en cause le pouvoir de l'auteur quant au statut de sa création. Si Dominique Rolin choisit d'affirmer que le journal rédigé par une narratrice se prénommant Dominique Rolin, est un roman, cela est son droit. Pourtant cela semble être, chez elle, une volonté constante de brouiller son lecteur, de lui faire perdre ses repères.

     

    En 1977, Serge Doubrovsky, pour la quatrième de couverture de son livre Fils [56], invente le terme « autofiction ». Fils est le récit au présent d'un personnage qui se prénomme Julien Serge Doubrovsky. Il est enseignant en littérature et raconte sa journée, son passage chez son psychanalyste, parle de la mort de sa mère... Le lecteur assiste à l'analyse des pensées et souvenirs du narrateur (tout comme dans les ouvrages roliniens). Et pourtant, Doubrovsky réfute le classement de cet ouvrage au rang d'autobiographie et l'assume en l'intitulant, lui aussi, roman. Il souligne qu'il ne s'agit pas d'autobiographie mais plutôt d' « une transformation à partir du matériau de ma propre vie, ce que j'appelle d'un terme un petit peu barbare, sa textualisation. Car pour un autobiographe rien n'existe, même pas sa vie, avant son texte. » [57]. Doubrovsky affirme que l'autobiographie traditionnelle repose sur un « effet de recul » [58]. Elle nécessite la reconstitution d'une vie complète. Alors que dans l'autofiction tout se passe au présent. Jacques Lecarme définit celle-ci dans son ouvrage comme « un récit où auteur, narrateur et protagoniste partagent la même identité nominale et dont l'intitulé générique est roman. » [59]

     

    On a parfois tiré à boulets rouges sur l'autofiction comme on le fait souvent sur les nouveautés. Elle a même été dénoncée par certains comme « une prothèse boiteuse » [60] qui ne serait rien de plus qu'une autobiographie masquée et non assumée par son auteur.



    [1] La Rénovation, p. 110

     

    [2] La Rénovation, p. 111

     

    [3] L'Accoudoir, p. 110

     

    [4] ibid., p. 42

     

    [5] Entretien privé avec D. Rolin du 14/12/1995. V. dessin en annexe, p. XXXXX

     

    [6] Nous le retrouverons, en 1996 dans L'Accoudoir, là encore, dans une narration mais dans laquelle la fiction semble avoir disparu puisque nous lisons :

    « Je les reconnais. Marie-Jeanne, l'enfant de notre servante, s'est éteinte en 1934 à Bruxelles après une brève maladie. » p. 39

     

    [7] Moi qui ne suis qu'amour.- Denoël : Paris, 1948.- 266 p.

     

    [8] La maison de Villiers-sur-Morin en Seine-et-Marne que l'on peut voir dans le film L'Infini chez soi de Jean Antoine op. cit.

     

    [9] p. 95

     

    [10] p. 186

     

    [11] p. 245

     

    [12] L'Autobiographie.- Armand Colin : Paris, 1997.- 315 p.- p. 19

     

    [13] La Maison la forêt, p. 119

     

    [14] ibid. p. 114

     

    [15] L'Enragé.- Ramsay : Paris, 1978.- 207 p.

     

    [16] V. GENAILLE, Robert.‑ Brueghel l'Ancien.‑ Éditions Pierre Tisne : Paris, 1953.‑ 196 p.

     

    [17] L'Enragé, p. 11

     

    [18] ibid, p. 27

     

    [19] Maintenant, p. 266

     

    [20] ibid. p. 11

     

    [21] V. L'Autobiographie, p. 57

     

    [22] Les Éclairs, p. 58-59.

     

    [23] p. 65

     

    [24] p. 181

     

    [25] p. 162

     

    [26] p. 170

     

    [27] Lettre au vieil homme, p.8

     

    [28] p. 74 : le prénom « jean », tout au long de cet ouvrage, est toujours écrit avec un ‘j' minuscule.

     

    [29] p. 10 et 11

     

    [30] Nous nous inspirerons notamment des travaux de P. Lejeune pour approfondir la notion d'autobiographie.

     

    [31] op. cit.

     

    [32] L'Infini chez soi, p. 144

     

    [33] p. 178

     

    [34] p. 205

     

    [35] p. 9

     

    [36] p. 191

     

    [37] ibid.

     

    [38] LEJEUNE, Philippe.- Le Pacte autobiographique.- Paris : Seuil, 1975.- coll. « Poétiques ».- 253 p.

     

    [39] Le Pacte autobiographique, p. 165

     

    [40] L'Infini chez soi, p. 215

     

    [41] Le Gâteau des morts, p. 93

     

    [42] La Voyageuse, p. 144

     

    [43] L'Enfant-roi, p.9

     

    [44] Trente ans d'amour fou, p.71

     

    [45] Vingt chambres d'hôtel, p. 23

     

    [46] Le Jardin d'agrément, p. 19

     

    [47] L'Accoudoir, p. 110

     

    [48] La Rénovation, p. 13

     

    [49] LEJEUNE, Philippe.- L'Autobiographie en France.- Armand Colin : Paris, 1971.-

     

    [50] V. La Rénovation, p. 78-79

     

    [51] L'Autobiographie, p. 22

     

    [52] ROUSSEAU, Jean-Jacques.- Œuvres complètes.- Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade : Paris.- p. 1149

     

    [53] Émission Bouillon de culture, présentée par B. Pivot, France 2, le 24 mars 2000

     

    [54] L'Autobiographie, p. 243

     

    [55] p. 11

     

    [56] DOUBROVSKY, Serge.- Fils.- Galilée : Paris, 1977

     

    [57] Propos recueillis par Ludovic LEONELLI, pour le ° 3 de la revue NRV.- Massot : Paris, 1997.- p. 85-92.

     

    [58] ibid.

     

    [59] L'autobiographie, p. 268

     

    [60] GENETTE, Gérard.- Fiction et diction.- Seuil, coll. « Poétique » : Paris, 1991.- p. 84

     



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