• L'OEUVRE DE DOMINIQUE ROLIN : essai de documentation & d'interprétation 1

    Première partie :

    Un écrivain contemporain

    Nous avons choisi de présenter l'auteur en en donnant une vision d'ensemble car, jusqu'à ce jour, aucune étude n'a été consacrée ni à l'ensemble de sa production romanesque ni à sa vie.

    Ne pouvant prétendre analyser la forme et le contenu de ses romans sans avoir une idée précise de son ‘vécu' - ce dernier y est si présent qu'on ne peut l'en dissocier - ce n'est donc qu'après avoir tracé sa biographie sommaire [3], que nous étudierons les différentes phases d'écriture remarquables depuis son premier roman publié.

    Les articles, les critiques, les témoignages et les interviews (télévisées et radiophoniques) concernant les romans et la vie de l'auteur, sont nombreux. Ils ont ponctué chaque nouvelle publication depuis 1942. Pourtant, un seul ouvrage donne des éléments précis de la vie de l'auteur et un aperçu de son œuvre. Il s'agit du Bonheur en projet [4], monographie réalisée par Frans de Haes, regroupant quinze études et témoignages d'écrivains et de critiques. Par ailleurs, un mémoire de licence de l'Université de Bruxelles [5] a été consacré à « L'Évolution des thèmes et procédés dans l'œuvre romanesque de Dominique Rolin », réalisé en 1986 par Brigitte Ballings.

    Ces deux travaux, l'ensemble des articles de presse, les contributions à des revues littéraires, les interviews, nous ont permis d'envisager dans leur globalité la vie et l'œuvre de Dominique Rolin. Cette dernière a également versé, à la fois à la bibliothèque municipale de Vichy et à la Bibliothèque Royale à Bruxelles, une grande partie de ses archives (manuscrits, correspondance, notes, revues de presse). Ce sont deux fonds, très riches, qui nous ont permis de collecter de précieuses informations [6], à la fois sur sa vie, sur la réception critique de ses ouvrages. Enfin, l'auteur lui-même, lors d'entretiens privés, nous a éclairé non seulement sur quelques points de sa biographie mais aussi sur les motivations et les raisons de ses choix littéraires.

    ‘Un écrivain contemporain', c'est un parcours de la vie et de l'œuvre non pas pour étudier la place qu'il occupe dans le XXe siècle littéraire, pour le comparer à tel ou tel autre, mais uniquement pour en donner une approche plus large. Cette dernière doit nous permettre non seulement de mieux connaître l'auteur et sa production mais aussi d'en dégager une identité littéraire propre.

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    I. 1. Sommaire biographique

    22 mai 1913 : Dominique Rolin naît dans un petit appartement de la rue Saint-Georges dans le quartier central d'Ixelles à Bruxelles. Elle est issue d'une famille de la bourgeoisie bruxelloise. Son père, Jean Rolin, est directeur de la Bibliothèque du Ministère de la Justice. C'est un homme cultivé, venu de Limbourg où s'étaient jadis fixés des aïeux français. Sa mère Esther Rolin est la fille de l'écrivain Léon Cladel [7], parisienne issue côté maternel d'une famille hollandaise d'origine judéo-polonaise. Dominique Rolin est donc la nièce de Judith Cladel, sœur d'Esther, amie et biographe d'Auguste Rodin [8]. Esther se consacrera à l'enseignement de la diction à l'école municipale de Daschbeek, non loin de Bruxelles. Esther souhaitait devenir comédienne mais elle renonça à ce projet après s'être mariée.

    Esther, notamment imprégnée par l'éducation d'un père très engagé [9] politiquement, était très libre d'esprit et de parole. Jean, issu d'une famille de magistrats, souhaitait devenir écrivain mais n'y réussît pas. C'est vraisemblablement cette frustration qui exacerba son autorité. Grâce à la forte personnalité de ses parents, à la non-retenue dont ils faisaient preuve, Dominique Rolin a pu bénéficier d'un environnement favorisant son épanouissement : la vie familiale mouvementée va fournir à son imagination et à sa mémoire une source inépuisable de sentiments, d'émotions et d'anecdotes dont se nourriront ses ouvrages.

    Le 25 décembre 1915 naît un autre enfant du couple Rolin : Denys. Et c'est trois années plus tard, le 9 décembre 1918 qu'un troisième et dernier enfant voit le jour : Françoise. La famille, terrain de l'œuvre future de Dominique Rolin est alors au complet. À l'âge de cinq ans Dominique Rolin entre, rue Montjoie, dans une institution religieuse. Les Rolin quittent l'appartement de la rue Saint-Georges en 1920 pour emménager avenue Beauséjour, dans le quartier chic d'Uccle. Dominique entre à l'école primaire de Daschbeek. Les Rolin restent six années avenue Beauséjour avant de déménager à nouveau pour s'installer, cette fois de manière définitive, chaussée de Boitsfort, à l'orée de la forêt de Soignes, au sud de Bruxelles. Jean Rolin avait acheté un terrain à cet endroit pour y construire une très grande maison afin de permettre à sa famille de s'y sentir à l'aise. Cette maison austère et cette forêt d'ombres et de mystères feront partie des lieux qui imprégneront l'œuvre de Dominique Rolin et notamment La Maison, la forêt. Elles seront le cadre d'une enfance troublée et la marqueront à jamais.

    Dominique Rolin montre une très grande précocité à la lecture. Elle lit déjà beaucoup et apprend même par cœur, pour son propre plaisir, des contes de Perrault. À dix ans l'auteur se lance dans la lecture d'Edgar Poe avec Les Histoires extraordinaires. Le climat de tension et de cruauté de cette œuvre, que l'on retrouve dès son premier roman publié Les Marais, touchait véritablement la sensibilité de l'auteur. Sur le chemin de l'école, elle se raconte des histoires qu'elle transcrit le soir, les illustrant de dessins. Âgée de treize ans, Dominique Rolin passe ses vacances en famille en bord de mer, en Flandre Occidentale, à La Panne ou en Campine à Genk. Les marais de Genk, eux aussi, lieux favoris, évocateurs de souvenirs, cadres d'action et de réflexion, feront l'objet de nombreuses descriptions dans l'œuvre rolinienne au même titre que la forêt de Soignes [10]. Ces marais, théâtre de nombreux souvenirs d'enfance donneront même leur nom au premier roman publié par l'auteur, Les Marais, en 1942.

    En 1927 un drame secoue la famille Rolin. Jean Rolin, épris d'une de ses élèves demande le divorce et quitte la maison familiale. Esther refusant cette séparation, un climat de forte tension et de violence règnera durant quatre années dans la maison de Boitsfort.

    À dix-sept ans Dominique Rolin obtient, avec une année d'avance sur le cursus habituel de l'époque, son diplôme d'études supérieures à l'école de Daschbeek. Et c'est à dix-huit qu'elle commence des études artistiques à La Cambre, au sud de Bruxelles. Elle s'inscrit au cours d'illustration du livre, conséquence logique d'une passion dévorante et talentueuse tant pour le dessin que pour les livres. Son ambition d'alors est d'en faire sa profession mais le besoin d'écrire grandit en elle chaque jour. La lecture de Natchez de Chateaubriand charme littéralement l'auteur qui dira plus tard qu'il a trouvé dans ce livre « extraordinairement baroque, profus, passionnant et très visuel » [11] l'essence même de son désir d'écriture. Sensible dès son plus jeune âge à la magie des livres, Dominique Rolin ne s'est jamais départie de cette passion pour la lecture.

    Mille neuf cent trente-deux : Dominique Rolin entre à l'École du Service Social, rue du Grand Cerf, et entreprend des études de bibliothécaire. La même année naît sa première publication : la nouvelle Repas de famille [12] paraît dans Le Flambeau, revue politique et littéraire belge, dirigée par Henri Grégoire [13]. Cette publication est la première d'une série de nouvelles et de contes qui seront publiés dans l'hebdomadaire Cassandre, principal journal belge dirigé par Paul Colin, jusqu'en 1942.

    De 1933 à 1936 Dominique Rolin travaille à la Librairie Générale de Bruxelles.

    Dix-neuf cent trente-six pourrait être appelée « l'année du commencement ». C'est en effet au long de cette année, charnière dans la vie de l'auteur, que Dominique Rolin quittant la Librairie Générale, entre comme attachée à la bibliothèque de l'Université Libre de Bruxelles. Elle écrit alors son tout premier roman, Les Pieds d'argile mais ne trouve pas d'éditeur. Mille neuf cent trente-six voit aussi la publication d'une nouvelle, La Peur, [14] dans la revue littéraire parisienne de Jean Paulhan Mesures. Dominique Rolin ressent de plus en plus l'écriture comme une nécessité. Elle épouse en 1937 un personnage un peu fou qui se dit poète, Hubert Mottart. C'est un homme excessif, brutal et ayant de larges penchants pour l'alcool. Il est surtout le moyen pour cette jeune femme de vingt-quatre ans de se libérer de la cellule familiale ‘Rolin' dans laquelle elle se sent de plus en plus oppressée. Ce sont l'infidélité de son père et la « surprotection » de sa mère qui la poussèrent à fuir dans le mariage la maison familiale de Boitsfort. En 1938, de cette union tumultueuse avec Hubert Mottart, naîtra Christine.

    Le 21 mars 1939, une lettre de l'éditeur parisien Gaston Gallimard, adressée à « M. Dominique Rollin » (sic), fait savoir à l'auteur qu'il n'accepte pas de publier Les Pieds d'argile. Abandonnant tout espoir de voir un jour édité cet ouvrage, Dominique Rolin en détruira alors le manuscrit. Les années passant, les caractères se durcissant, s'affirmant, s'exaspérant, la situation familiale des Rolin devient de plus en plus pesante. C'est cette atmosphère, d'une famille en proie aux déchirements, qui plus tard s'immiscera dans Les Marais. Le 3 avril 1939, Gaston Gallimard écrit de nouveau à Dominique Rolin et corrige cette fois son erreur, tant en ce qui concerne le sexe que le patronyme, en adressant sa correspondance à « Mme Dominique Rolin ». Il a eu l'occasion de lire un ensemble de nouvelles (depuis le 4 mai 1935 jusqu'en 1942, Dominique Rolin publie des nouvelles et contes dans Cassandre [15]) et une partie du roman Les Marais. Il se dit alors très impatient de voir ce dernier achevé.

    Mais au mois de septembre la guerre éclate et cette correspondance n'aura pas de suite. Les Marais sera achevé en janvier 1940. Dominique Rolin, isolée, loin des siens, reniée par sa famille, vivant dans le dénuement le plus complet les difficultés inhérentes à l'état de guerre, auprès d'un mari de plus en plus violent, reprend contact avec Paul Colin. Il publiera le roman en un feuilleton de dix épisodes dans Cassandre du 15 décembre 1940 au 16 février 1941. Cette ‘prépublication' sera reprochée plus tard à l'auteur, Colin et son hebdomadaire Cassandre ayant été accusés de verser dans la collaboration avec l'occupant nazi. Paul Colin sera par la suite assassiné, en 1943, dans sa librairie par un étudiant résistant. Cependant c'est grâce à cette publication en feuilleton que Les Marais tombe un jour sous les yeux de Robert Denoël à Paris. Enthousiasmé, ce dernier se procure le manuscrit. Il en transmettra des épreuves à Jean Cocteau et à Max Jacob qui seront à leur tour littéralement charmés par l'ouvrage. Les Marais est enfin publié en France en juin 1942. Max Jacob dira, alors à Robert Denoël : « La méchanceté humaine, selon Dominique Rolin (et quelle découverte ! !) n'est pas une méchanceté d'action, comme assassinat ou guerre, méchanceté qui scandalise notre hypocrisie, c'est une méchanceté négative : elle est dans les silences, dans les regards, dans cette sécheresse qu'aucun émoi ne peut remuer. [...] Ce qu'il y a dans Rolin d'admirable c'est la vêture et la descente dans le concret, lesquels arrivent au réalisme par un détour tel qu'on a l'illusion du vécu sans même savoir de quel pays il s'agit, de quelle époque, etc. » [16] De même le 11 juin 1942 Robert Denoël, après lui avoir présenté Dominique Rolin, écrivait à Jean Cocteau : « ... je me réjouissais de vous faire connaître cet être qui me semble un peu miraculeux ». Cocteau rencontrant Dominique Rolin en fera un de ces portraits incisifs et caractéristiques dont il a le secret.[17]

    Dix-neuf cent quarante-deux : la publication des Marais amène Dominique Rolin à être reconnue du milieu littéraire parisien. Dix-neuf cent quarante-quatre voit publier Anne la bien-aimée. Avec ce nouveau roman le lecteur est plongé dans un drame planté dans un décor nordique, froid, dur, cassant avec une multitude de personnages aux multiples facettes dont les noms et les tempéraments ont, tout comme dans Les Marais, des consonances et des résonances germaniques ou flamandes : Ludegarde Tor, Polenka, Anne Vogt, Peter et Gerdy.

    Le 2 décembre 1944, esplanade des Invalides, Robert Denoël est assassiné. Ses amis, après les événements inhérents aux remous de l'après-guerre, lui avaient vivement et judicieusement conseillé de se tenir, pour quelque temps, à l'écart de toute vie publique. Mais cet homme en vue, ne supportant pas d'être ainsi claquemuré, décida, ce soir-là, de se rendre à l'Opéra en compagnie de son amie Jeanne Voilier, fille d'un grand éditeur et poétesse. Cet assassinat eut vraisemblablement des origines d'ordre politique, mais cette affaire n'a jamais été réellement éclaircie. L'événement marque un tournant dans la vie de Dominique Rolin. Début 1946, sentant, sachant que sa carrière ne peut se construire et s'épanouir dans ces conditions de tension et de précarité, elle décide de tout quitter, Belgique, mari, famille et enfant pour s'installer à Paris, dans le sixième arrondissement, près de la place de l'Odéon, à l'Hôtel des Balcons. Lors d'un cocktail donné aux Éditions Denoël, à l'occasion de la sortie de son ouvrage Les Deux sœurs, Dominique Rolin fait la connaissance d'un journaliste des Nouvelles littéraires qui lui confie avoir le projet de publier un article sur elle. Il lui précise qu'il aime que ses articles soient toujours joliment illustrés et qu'il fait régulièrement appel, pour cette tâche, à un dessinateur-sculpteur de talent, qui tient le rôle « d'illustrateur officiel » aux Nouvelles littéraires, Bernard Milleret. Rendez-vous est rapidement pris pour une séance de pose. Lorsque Milleret rencontre Dominique Rolin pour exécuter son portrait, c'est entre l'écrivain et le sculpteur un véritable et réciproque coup de foudre ! Bernard Milleret trouve un poste d'illustratrice aux Nouvelles littéraires à Dominique Rolin. Cela lui permet de subvenir à ses besoins. Au mois d'avril 1947 elle quitte sa chambre de l'Hôtel des Balcons pour s'installer avec lui dans son atelier de l'avenue de Châtillon (aujourd'hui avenue Jean Moulin) dans le XIVe arrondissement. Les familiers du couple s'appelaient entre autres Germaine Richier, René Char, Marcel Arland, Pierre Emmanuel, Jean Daniel, Hervé Bazin ou Albert Camus. Les instants vécus avec Bernard Milleret dans ces lieux inspirés sont des jours heureux. Moi qui ne suis qu'amour en 1948 manque le Prix Renaudot d'une seule voix. Appliquée, déterminée, zélée et décidée à publier avec une opiniâtre régularité, Dominique Rolin produit un roman tous les deux ans depuis 1942.

    En 1950 se manifeste une rupture dans la régularité des publications roliniennes : L'Ombre suit le corps n'est plus édité par les Éditions Denoël, mais celles du Seuil. En effet, depuis la mort de leur fondateur, les Éditions Denoël connaissent des difficultés financières de plus en plus graves. Jeanne Voilier, nommée directeur provisoire, se révèle incapable de redresser la situation. Par l'entremise de Bernard Milleret, Dominique Rolin est mise en relation avec le directeur des Éditions du Seuil, Paul Flamand, qui propose un nouveau contrat à l'auteur.

    « L'argent ne fait pas le bonheur » : Dominique Rolin et Bernard Milleret, bien que très démunis, vivent en effet quelques années de félicité entre l'avenue de Châtillon et Saint Germain-des-Près, au milieu de l'élite littéraire et artistique du moment. Les ouvrages de l'auteur n'apportant pas de rentrées régulières, c'est une époque où l'argent du couple provient plutôt des portraits d'auteurs et des illustrations que Milleret réalise périodiquement pour Les Nouvelles littéraires, Les Lettres françaises, Action.

    Talent enfin reconnu ! Le Souffle est couronné par le Prix Femina en 1952. Au reste, c'est le moment que choisit Gaston Gallimard pour proposer à l'auteur, nouvellement et brillamment promu, de faire partie des auteurs de la maison. Au terme de cet accord, et avec l'assentiment de Paul Flamand, Dominique Rolin sera à nouveau publiée chez Denoël, dont Gaston Gallimard s'était récemment porté acquéreur.

    C'est en 1953 que le couple peut alors se permettre une première « grosse dépense ». Grâce aux gains du Femina, Dominique Rolin et Bernard Milleret achètent, à Villiers-sur-Morin, en Seine-et-Marne, la maison de leurs rêves : une belle et grande demeure, au milieu d'un parc planté de hauts arbres, en lisière des champs et des bois briards, bien loin de l'agitation parisienne. C'est alors le moment où Dominique Rolin, pressentant la fin des vaches maigres, juge le temps enfin venu de faire revenir auprès d'elle sa fille Christine, alors âgée de quinze ans. Ce n'est plus la misère, mais ce n'est pas non plus l'opulence ! L'argent du Prix Femina a été englouti dans l'achat de la maison, il faut rembourser les emprunts et il est parfois très difficile de respecter les échéances et d'honorer les factures. Les fournitures pour les sculptures de Milleret, l'entretien de la maison coûtent cher. Ce sont les articles, récits et nouvelles de Dominique Rolin, publiés entre autres dans Marie-Claire [18], et les dessins de Milleret qui permettent alors de survivre. L'amour du couple semble sortir renforcé de toutes ces épreuves : la maison de Villiers est, en ces temps-là, la maison du bonheur.

    Les Quatre coins sort en 1954 et en janvier 1955 l'écrivain et le sculpteur décident de se marier. C'est à la suite de cette union que Dominique Rolin obtient la nationalité française. Dans sa soif de vie et d'écriture, elle produit, peu de temps après ce mariage, un nouveau roman : Le Gardien, tout empreint de l'esprit de la maison, des champs et des bois de Villiers ainsi que de la forêt de Soignes. Mais cette période faste ne dure pas. En juillet 1956, se déclare la terrible maladie, un cancer du pancréas, qui terrassera Bernard Milleret quelques mois plus tard. Il s'éteint le 12 mars 1957.

    Ce n'est qu'en 1958, soit trois années après sa dernière production, que Dominique Rolin publie Artémis, faisant ainsi l'une de ses très rares entorses à son rythme biennal. La même année elle est pressentie pour être membre du jury du Prix Femina. En octobre, un jeune écrivain des Éditions du Seuil, Philippe Sollers, publie un ouvrage original : Une Curieuse solitude. Paul Flamand souhaitant « pousser » cet espoir de la littérature française, alors inconnu, organise une réunion « promotionnelle ». Il réunit, dans sa maison des environs de Paris une poignée de journalistes susceptibles d'aider au démarrage d'une carrière qu'il pressent prometteuse. C'est à cette occasion que Dominique Rolin rencontre ce futur brillant homme de lettres et que naîtra, entre la femme mûre et le fougueux jeune homme, une puissante et longue passion. Cet amour s'incarnera sous le pseudonyme « Jim » que l'on retrouvera dans les romans de l'auteur, à partir du Gâteau des morts (1982) jusqu'au Futur immédiat (2002). Dominique Rolin est alors un auteur français reconnu et estimé de ses pairs.

    Elle quitte Villiers-sur-Morin en février 1959 et retourne s'installer définitivement à Paris au cinquième étage d'un antique immeuble au 36 de la rue de Verneuil qu'elle occupe encore de nos jours. Elle considère cet appartement comme son « jardin d'agrément » [19] et elle y fera référence à de nombreuses reprises dans ses ouvrages des années 1990, Deux femmes un soir , L'Accoudoir , La Rénovation [20].

    Le Lit [21] est publié en 1960. Ces trois années auront été nécessaires à l'auteur pour ‘faire son deuil' et être capable de crever l'abcès de la souffrance vécue au cours des dernières années de vie avec Milleret. Elle décrira dans cet ouvrage avec talent et douleur la maladie de son mari, les prémices et les diagnostics redoutés jusqu'au dernier souffle de l'être chéri. Dans cet ouvrage, à l'instar d'auteurs tels que James Joyce et Franz Kafka, l'auteur va tenter d'aller plus profondément dans l'analyse des sentiments. Pour y parvenir, Dominique Rolin commence à utiliser les arcanes d'un nouveau « type d'écriture » connu sous l'appellation Nouveau Roman. Cette influence se manifestera dans plusieurs œuvres et nous ne manquerons pas de la traiter dans l'étude présente.

    C'est aussi à partir de 1960 que Dominique Rolin prendra l'habitude de séjourner régulièrement à Venise. Dans un rite immuable, elle se plaira à se rendre, deux fois par an, dans la cité des doges, pour des séjours d'une quinzaine de jours. Elle aimera désormais cette ville où elle se ressource et qui l'inspire autant que Paris et Bruxelles. Venise, faisant partie du monde rolinien, est désormais présente au fil de l'œuvre sous le vocable de « la ville étrangère »

    En 1962 sort Le For intérieur dans lequel elle manifeste pour le Nouveau Roman un intérêt de plus en plus grand. C'est pour l'auteur une sorte de libération sur le plan de la technique romanesque. L'écriture de Dominique Rolin s'imprègne alors des techniques utilisées par les membres du mouvement « Nouveau Roman » et notamment par Philippe Sollers et sa revue Tel Quel. C'est en partie ce radical revirement stylistique mais surtout l'affirmation de ses convictions qui la feront évincer, le 11 février 1965, du jury du Prix Femina. Cette éviction, dont la presse se fera l'écho, est en partie provoquée et voulue par l'auteur. Il trouvait en effet que les femmes membres du jury étaient encore trop imprégnées de la littérature du XIXe. De plus celles-ci n'avaient pas apprécié qu'elle soutienne les écrits de Robert Pinget et son ouvrage L'Inquisitoire [22]. Rolin publiera même dans Le Nouveau Candide [23] un article incendiaire contre les membres du jury. Cet article a été déterminant au point de provoquer l'exclusion. Cette nouvelle disponibilité permet à l'auteur d'être élu membre du jury du Prix Roger Nimier (Prix créé par Florence Gould [24] en 1963). 1965 voit se terminer la vie d'Esther, mère de Dominique. La même année, La Maison la forêt sort des presses, ouvrage dans lequel il est fait état des relations tendues, particulières et conflictuelles liant le couple Esther / Jean. Maintenant sort en 1967, Le Corps en 1969, Les Éclairs en 1971 et Lettre au vieil homme en 1973 dans lequel l'auteur tente de renouer de nouvelles relations avec son père. Mais en 1975 Jean Rolin meurt, dix ans après sa femme. La mort de ses parents marque profondément Dominique Rolin et cette déchirure se ressentira dans toutes les œuvres suivantes (et notamment dans Les Éclairs, L'Infini chez soi, La Voyageuse). La même année 1975 voit paraître Deux. Et toujours deux années plus tard, c'est au tour de Dulle Griet de sortir des presses.

    En 1978 Dominique Rolin publie L'Enragé, une autobiographie apocryphe et posthume du peintre flamand Pieter Brueghel l'Ancien [25]. Brueghel, cloué sur son lit d'agonie voit défiler toute sa vie. L'ouvrage sera couronné par le Prix Franz Hellens.

    Dominique Rolin donne des conférences, rédige des articles critiques, participe à des colloques, voyage en Europe, aux États-Unis, en Égypte pour y retrouver sa fille, se rend régulièrement à Juan-les-Pins, où l'invite Florence Gould, la veuve du fondateur de la station balnéaire.

    C'est en 1980 qu'une autre distinction récompense un ouvrage de Dominique Rolin : le Prix Kléber Haedens pour L'Infini chez soi, premier volume de ce que l'auteur appelle sa « trilogie » et dans lequel il raconte son « avant vie » et sa naissance. Dans les deux autres ouvrages de cette trilogie, il s'agira respectivement de son « avant mort » et de sa mort (Le Gâteau des morts 1982), puis de son « après mort » (La Voyageuse 1984). Dominique Rolin semble enfin connaître la sérénité et le bonheur. Artisan assidu, elle consacre toutes ses matinées sans exception à l'édification de son prochain roman. À peine l'œuvre sortie, elle s'octroie deux jours de repos puis se lance, sans tarder, dans l'écriture du suivant. Chaque sortie de ses ouvrages est signalée et saluée par la presse [26]. L'Enfant-roi paraît en 1986.

    Dix-neuf cent quatre vingt-huit et Trente ans d'amour fou, édité chez Gallimard, vient dévoiler au lecteur la fertilité de l'amour, cette fécondité créatrice partagée entre Jim et Dominique. C'est quarante-neuf ans après le refus de Gaston Gallimard de publier Les Pieds d'argile qu'un ouvrage de Dominique Rolin est enfin édité dans la fameuse collection blanche. Désormais, tous ses ouvrages y seront publiés. Succédant à Marguerite Yourcenar en qualité de membre étranger représentant la France, c'est en avril 1989 que sa nomination à l'Académie Royale de Langue et de Littérature Française de Belgique consacre la carrière de Dominique Rolin. Mille neuf cent quatre-vingt-dix : Vingt chambres d'hôtel reçoit le Prix Roland Jouvenel de l'Académie Française.

    Le Grand Prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres pour l'ensemble de son œuvre lui est décerné en 1991. Jean Antoine réalise, l'année suivante, un téléfilm retraçant la vie et la carrière de l'auteur : ‘Dominique Rolin, l'infini chez soi'. C'est un documentaire de cinquante minutes dans lequel se succèdent interviews de l'auteur, lectures de passages de ses ouvrages, lieux marquant sa vie. Il sera diffusé sur la chaîne belge RTBF et sur France 3 [27].

    Dominique Rolin est élue Présidente du jury du Prix Roger Nimier en 1995, elle y restera jusqu'en 2001, et son œuvre est récompensée par le Grand Prix National des Lettres.

    L'Accoudoir, appui de fenêtre d'où l'auteur contemple le monde, sort en 1996. Et c'est à l'occasion de grands travaux dans l'immeuble bicentenaire de la rue de Verneuil que La Rénovation voit le jour en 1998. En mars 2000 paraît Journal amoureux, roman à la gloire de l'être aimé depuis quarante ans.

    Le Futur immédiat, février 2002, sort en parallèle avec un livre d'entretiens, Plaisirs [28]. Elle poursuit toujours dans la veine autobiographique. L'ouvrage tourne autour d'un « vieux salopard que l'humanité adule »: le temps.

    «Assez, Temps, je ne te laisserai pas faire. Terminer mon livre et je t'aurai exterminé.» [29]

    La narratrice voit ramper vers elle la mort, «cette sacrée pouffiasse», et se demande: « Pourquoi faudrait-il mourir ? » Le temps, Dominique Rolin le réduit à des «futurs immédiats», des illuminations entre souvenirs et actualité. Elle célèbre aussi ses trois fêtes que sont le vin, la musique, le sommeil. Et l'amour, qui la lie depuis plus de quarante ans à Jim. Le livre se construit ainsi, entre les échanges téléphoniques, les fulgurances de futur immédiat et l'écriture, ce «plaisir d'avant le plaisir».

    Les ouvrages de Dominique Rolin ont été publiés et traduits dans de nombreuses langues comme l'anglais, l'allemand, le néerlandais, mais aussi l'italien, le japonais, le chinois, le serbo-croate et le slovène. Dominique Rolin n'a jamais cessé d'écrire et ne s'est jamais accordé plus de deux jours de répit entre chaque ouvrage. Elle fait partie de ces auteurs pour qui l'écriture est comme une indispensable hygiène de vie. Vie qui ne pourrait vraisemblablement pas continuer sans écriture. Dominique Rolin dira même au détour d'une conversation que « sa vie est son œuvre et inversement d'ailleurs » [30].

    Toute vie nécessite des choix. Contre vents et marées Dominique Rolin a toujours choisi l'écriture, quittant sa Bruxelles natale, quittant son « poète maudit alcoolique » auprès de qui son écriture ne pouvait s'épanouir, ou bien choisissant, avec le déchirement que l'on peut imaginer, de confier l'éducation de sa fille Christine à sa propre mère (Esther), se sachant elle-même incapable de subvenir aux besoins matériels et moraux de son enfant. Il a toujours fallu que l'écriture chemine, que l'auteur avance sans perdre de temps avec des sentiments négatifs et retardateurs tels la tristesse ou le regret. Seul le bonheur peut faire évoluer les choses, le bonheur comme objectif [31], seul moyen pour l'auteur de se sublimer, de transcender les difficultés quotidiennes pour se consacrer à l'œuvre. Ainsi après la mort de Bernard Milleret, il fallait qu'elle rencontre un Jim qui l'aide à ne pas sombrer dans le chagrin et la tristesse et à continuer, gaillardement et crânement, son chemin, la route du verbe. Quand Dominique Rolin évoque sa Venise, « la ville étrangère », on comprend à quel point ses séjours bisannuels lui sont nécessaires comme une véritable nourriture dont son corps et son esprit tirent substance : c'est là que s'exprime en toute liberté son amour pour ‘Jim'.

    Ce qui caractérise la vie de Dominique Rolin est sans aucun doute ce combat permanent pour l'écriture coûte que coûte. Aujourd'hui encore, sans faillir, les romans roliniens sont sortis inlassablement et régulièrement jusqu'à Le Futur immédiat en 2002. Chaque expérience vécue par l'auteur est prétexte à écriture, tant et si bien qu'en parcourant la totalité de l'œuvre on peut objectivement avoir le sentiment de suivre à livre ouvert la vie de l'auteur.

    « Car si j'en juge par ma seule histoire, un romancier, à force d'être enfermé dans les rets d'une ‘fiction qui dépasse la réalité', finit par dormir sa vie, et par conséquent, la rêver bien plus que de la vivre. Il lui arrive cependant, de temps à autre, d'apercevoir le jour par l'entrebâillement d'un réalisme qui ne peut en aucun cas le toucher directement ».[32]

    Cette réflexion est révélatrice tant pour l'œuvre que pour l'auteur que nous savons indissociables ou plutôt, oserons-nous dire, consubstantiels. Le risque, évoqué par Dominique Rolin, de rêver sa vie plutôt que de la vivre nous semble largement compensé par l'aptitude de Dominique Rolin à donner vie à ses rêves. Elle objective le tréfonds des relations des êtres avec leurs environnements, tant en état de veille que de sommeil. Rêver sa vie et vivre ses rêves... Une œuvre-vie et une vie-œuvre... Toute l'œuvre et tous les personnages sont pétris de cette dualité à la fois limpide et ambiguë. Dominique Rolin ne se contente pas d'un survol succinct ou d'un effleurement distrait des choses. Elle s'en pénètre, elle y pénètre, elle les digère et les assimile dans un besoin charnel de compréhension et d'identification.

    Lire Dominique Rolin c'est pénétrer l'atmosphère d'une planète à la fois méconnue et familière. C'est entrer au plus profond de soi. La conscience et ses mécanismes y sont décortiqués et analysés. Dominique Rolin s'attaquant à l'analyse de son fonctionnement semble s'attaquer à celui des hommes et c'est en cela que le lecteur y retrouve des repères, des interrogations, des peurs, des angoisses, des plaisirs. Il apparaît alors que l'exploration de l'auteur est aussi un peu la sienne.

    I. 2. Évolution d'une écriture.

    L'œuvre de Dominique Rolin se compose de quelque trente-deux romans, vingt-cinq nouvelles, deux pièces de théâtre, deux essais et de nombreux textes comme des articles critiques, des fictions, des chroniques littéraires et deux récits pour enfants [33]. Cette production abondante et très diversifiée rend difficile toute tentative de catégorisation de l'écriture. L'œuvre, s'étendant sur quelque soixante années, explorant une multiplicité de genres, ne correspond pas à un seul style, un seul courant. Cette écriture vivante évoluant sans cesse, nous en étudierons plus particulièrement le développement dans la production romanesque de Dominique Rolin.

    Nous allons nous attacher à montrer quelles ont été les grandes étapes de l'écriture rolinienne, et pour analyser ses différentes variations, nous ferons essentiellement appel à la chronologie et à la décomposition en ensembles. Nous considérerons l'œuvre de Dominique Rolin comme un système dans lequel nous distinguerons trois sous-groupes que nous étudierons dans leur succession. Ces trois sous-ensembles correspondent à trois principales périodes d'écriture. Le lecteur qui parcourt les ouvrages de l'auteur de 1936 à nos jours ressent que, de cet ensemble, se dégagent trois temps. Dominique Rolin ne décide pas de changer son écriture de manière radicale à un moment M, c'est progressivement que se font les changements. Pourtant, même si les prémices d'une nouvelle période d'écriture se font sentir quelques années auparavant, ce sera toujours une publication particulière qui marquera un réel changement par une affirmation stylistique nouvelle.

    Nous préférerons le terme de phase à celui de période, car la phase est le propre des choses en évolution alors que la période nous limite à un simple segment temporel, enfermé dans des frontières et suppose un découpage trop strict, trop borné pour s'appliquer à une œuvre littéraire comme celle-ci.

    Nous nous proposerons de décomposer la production romanesque de Dominique Rolin en trois phases. La première sera celle que nous appellerons la tradition réaliste. Elle s'étend de 1936 avec la publication de Repas de famille [34] jusqu'au roman Artémis [35] en 1958. La deuxième phase sera celle de l'exploration « Nouveau Roman » que nous situerons du titre Le Lit [36] en 1960 au Gâteau des morts [37] en 1982. C'est l'occasion pour l'auteur d'essayer, par de nouvelles techniques narratives, d'aller chercher, par l'écriture, encore plus profondément dans les mécanismes de la psychologie. Enfin nous caractériserons l'équilibre synthétique, dernière et troisième phase, de La Voyageuse [38] à La Rénovation [39], s'étendant de 1982 à 1996 [40]. Puis, nous essaierons d'identifier les outils romanesques essentiels auxquels recourt l'auteur pour construire ses récits et leur donner toute leur mesure émotionnelle.




    [1] Comme le montrent les articles de presse (V. en annexe) publiés à chaque sortie de ses romans et notamment pour Le Futur immédiat.

    [2] Le Futur immédiat.‑ Paris : Gallimard, 2002.‑ 115 p

    [3] « sommaire » parce que le but de notre étude n'est pas de réaliser une biographie complète, pouvant par essence, constituer en elle-même une étude à part entière.

    [4] V. bibliographie

    [5] ibid

    [6] On trouvera les états des fonds en annexe.

    [7] Léon CLADEL (Montauban 1835 - Sèvres 1892), appartenant à l'École naturaliste. Il était l'ami intime de Mallarmé et de Baudelaire. Cladel peignait le Quercy et notamment dans un ensemble de romans publié sous le titre Mes paysans (1869-1872). Mais surtout, il s'attacha à rendre compte de la misère des pauvres au sein des villes face aux dures lois de la société bourgeoise. Cladel se veut « amateur du beau et partisan du vrai » : Les Va-nu-pieds 1873.

    [8] CLADEL, Judith.- Rodin, sa vie glorieuse et inconnue.- Paris : Grasset, 1936.- 436 p.

    [9] V. note n°7

    [10] Description de la forêt qui sera plus particulièrement soulignée dans Le Gardien

    [11] Interview radiophonique de D. Rolin du 12/04/1996, émission : Un livre des voix, France Culture.

    [12] Repas de famille, dans Le Flambeau.- Bruxelles, 1935, n°5.- p.513-532

    [13] Le Flambeau (1918-1972) était un périodique bruxellois dit « libéral ».

    [14] La Peur, dans, Mesures.- Paris, 1936, n°3.- p. 17-32.

    [15] V. bibliographie.

    [16] V. JACOB, Max.- « Lettre du 10 juin 1942 » dans L'Infini n° 24, Gallimard, Paris : 1988.- p.127

    [17] V. La Gerbe du 2 juillet 1942 où l'on trouve une reproduction de ce dessin (copie en annexe). Cote ML6606/5/10 du fonds Dominique Rolin, Bibliothèque Royale de Belgique.

    [18] V. en annexe.

    [19] Le Jardin d'agrément sera le titre d'un de ses romans publié en 1994.

    [20] V. bibliographie

    [21] Le Lit sera adapté au cinéma quelque vingt-deux années plus tard par la réalisatrice belge Marion Hänsel : ‘Le Lit', long métrage, production Man's Films Bruxelles, 80 minutes, 1982.

    [22] L'Inquisitoire.- Minuit, Paris, 1962.- 448 p.

    [23] Je n'oublierai jamais ma stupeur et mon effroi lorsque j'ai vu pour la première fois les dames du Femina, dans Le Nouveau Candide.- Paris, 3 décembre 1964, n°188.- p.29, V. annexe p. 293

    [24] Américaine d'origine française, 1895-1983, elle était « le dernier des grands mécènes » et une correspondante de l'Académie des Beaux-Arts. V. CORNUT-GENTILLE, Gilles ‑ MICHEL-THIRIET, Philippe.‑ Florence Gould, une américaine à Paris.‑ Mercure de France, Paris, 1989.‑ 285 p.

    [25] Né probablement en Hollande, il devient maître peintre en 1551. Comme beaucoup d'autres à son époque, il entreprend le voyage vers l'Italie d'où il ramène énormément de dessins, notamment de la traversée des Alpes qui lui laisse un souvenir inoubliable. C'est ainsi qu'on retrouvera d'étranges montagnes enneigées dans les arrières-plans de tableaux pourtant ‘de chez nous'... Considéré longtemps comme un simple peintre des mœurs paysannes, on lui reconnaît aujourd'hui beaucoup d'autres talents, renouvelant le traitement de paysages ou reprenant certaines thématiques de Jérôme Bosch dans de fantastiques visions (voir notamment Le triomphe de la mort ou Les estropiés). Même dans ses scènes paysannes s'exprime une fine sagesse qui le rapproche de Montaigne par exemple. Dans des toiles dont les sujets semblent parfois classiques, telle Le massacre des innocents, il dénonce les malheurs de son temps, comme la brutalité des troupes espagnoles.

    [26] V. échantillons d'articles de presse en annexe

    [27] Jean Antoine a également réalisé, en 1984, un reportage intitulé ‘Brueghel et Dominique Rolin', produit et diffusé par la RTBF, durée de 51 minutes.

    [28] Plaisirs, entretiens avec Patricia Boyer Latour.‑ Paris : Gallimard, 2002.‑ 220 p

    [29] Le Futur immédiat, p. 83

    [30] V. Émission, « Le bon plaisir de Dominique Rolin », rencontre avec Jean-Jacques Brochier sur radio France Culture du 21/10/1995

    [31] Le Bonheur en projet, Franz de HAES, Bruxelles, Éditions Labor, 1993, 190 p.

    [32] « Comment on devient romancier », Dominique Rolin, dans, Le Bonheur en projet.- Bruxelles, Édition Labor, 1993.- p. 143-161

    [33] V. bibliographie

    [34] Repas de famille, dans, Le Flambeau.- Bruxelles, mai 1935, n°5.- p. 513-532

    [35] Artémis, Paris, Denoël, 1958, 247 p.

    [36] Le Lit, Paris, Denoël, 1960, 221 p.

    [37] Le Gâteau des morts, Paris, Denoël, 1982, 243 p.

    [38] La Voyageuse, Paris, Denoël, 1984, 204 p.

    [39] La Rénovation, Paris, Gallimard, 1998, 127 p.

    [40] Nous évoquerons plus particulièrement les quatre derniers romans de l'auteur (L'Accoudoir, La Rénovation, Journal Amoureux et Le Futur immédiat) en conclusion de cette partie.


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  • Commentaires

    1
    Vandenneucker Franço
    Dimanche 16 Mai 2010 à 22:33
    Un seul mot
    merci pour ce partage.
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